Les rescapés du naufrage sur le lac Kivu dénoncent l’oubli et réclament justice
Le 3 octobre 2025, Une année s’est écoulée, mais pour les victimes du naufrage du bateau Merdi, le temps s’est arrêté le 3 octobre 2024. Cette tragédie sur les eaux du lac Kivu, qui avait coûté la vie à des centaines de passagers et englouti des biens inestimables, reste gravée dans les mémoires. Les survivants et les familles des disparus dénoncent aujourd’hui l’inaction du gouvernement congolais, malgré les promesses solennelles faites au lendemain du drame.
“C’est avec beaucoup d’amertume que nous avons commémoré cette date. Un an après, aucune mesure concrète, aucune réparation, aucun soutien digne n’a été mis en place pour les victimes”, déplore Nehemie Habajuwe Bahati, l’un des rescapés et porte-parole des familles endeuillées, lors d’une interview exclusive accordée à carmelmedia.info ce lundi 06 octobre 2025.
Le bateau Merdi, surchargé et mal entretenu, avait quitté les rives de Minova en direction de Goma avant de sombrer au large du lac Kivu. Les causes exactes du naufrage restent floues, mais les témoignages pointent une négligence manifeste des autorités portuaires, un manque de contrôle et l’absence de normes sécuritaires sur les eaux congolaises.
Un an de silence, un an d’indifférence
Ce 3 octobre 2025, les familles des victimes ont organisé une cérémonie sobre en mémoire des disparus. Mais au-delà des larmes, c’est la colère qui domine comme nous a dit Nehemie Habajuwe Bahati porte-parole des victimes.
“Nous manquons de mots pour exprimer notre douleur. Nos proches sont morts dans l’indifférence générale, et les responsables n’ont jamais été inquiétés. Le président Tshisekedi nous avait promis une enquête, des réparations, des réformes. Où en est-on aujourd’hui ?”, s’interroge amèrement Nehemie Bahati.
À la suite du naufrage, une délégation du gouvernement central s’était rendu à Goma et avait promis la prise en charge des familles, des indemnisations, et surtout une réforme urgente du transport lacustre. Mais douze mois plus tard, aucune de ces annonces n’a été suivie d’effets visibles sur le terrain.
Un plaidoyer pour que justice soit faite
Face à ce qu’ils qualifient de “trahison gouvernementale”, les rescapés du bateau Merdi lancent un plaidoyer solennel :
La reconnaissance officielle des victimes et l’établissement d’une liste complète des disparus ;
L’indemnisation immédiate des familles affectées ;
La publication des résultats de l’enquête promise par les autorités ;
La mise en place d’un fonds d’urgence pour les catastrophes lacustres ;
Le renforcement du contrôle et de la régulation des transports sur le lac Kivu.
“Nous ne voulons plus de promesses. Nous voulons des actes. Nous voulons que nos morts ne soient pas oubliés et que plus jamais un tel drame ne se reproduise”, martèle le porte-parole des victimes visiblement en colère.
Alors que les naufrages se répètent sur les lacs congolais dans une quasi-impunité, ce triste anniversaire vient rappeler une vérité brutale : en République Démocratique du Congo, la vie d’un passager sur un bateau semble toujours aussi peu protégée.
Claude Baguma